Présentation des sciences cognitives

L'objectif premier des sciences cognitives est l'étude de l'esprit. Sous ce terme, on entend l'ensemble des fonctions permettant l'acquisition, la représentation et la gestion des connaissances. Ces fonctions sont la perception, la pensée et le raisonnement, le langage, la mémoire, la planification du comportement.

Une démarche scientifique

Comme toute démarche scientifique, celle des sciences cognitives consiste à identifier des problèmes précis sur lesquels elle concentre l’ensemble des ressources disponibles. Les problèmes posés par le fonctionnement mental sont de nature particulière, dans la mesure où ils concernent à la fois un calcul et un substrat. Ni l’étude du seul niveau computationnel ni l’étude isolée du substrat ne peuvent satisfaire l’objectif que se sont fixé les sciences cognitives. Pas plus l’une que l’autre ne suffisent, ni pour décrire complètement le fonctionnement d’un phénomène cognitif naturel, ni pour le reproduire par des moyens artificiels. La solution de ces problèmes passe donc nécessairement par la mise en jeu conjointe des ressources d’un ensemble de disciplines, parmi lesquelles se retrouvent la psychologie, la linguistique, la philosophie, l’informatique, les neurosciences.

Au cours de l’histoire récente, les recherches qui ont permis des avancées significatives dans ce domaine ont toujours répondu à cette caractéristique d’associer plusieurs disciplines : la biocybernétique est née de la collaboration des sciences de l’information, des sciences des systèmes et des sciences biologiques. L’époque de l’intelligence artificielle a vu s’associer l’informatique, la linguistique, la psychologie et les neurosciences.

Le dosage respectif de ces différentes disciplines a varié selon les époques et selon les écoles. Selon que l’accent est mis sur le « contenu » du système cognitif ou sur le « véhicule » qui en assure le fonctionnement, ce sont les sciences de l’homme ou les sciences de la vie qui prédominent ; selon que le choix se porte sur la cognition « naturelle » ou sur ses formes « artificielles », la balance penche du côté de l’informatique ou du côté de la biologie. La période actuelle voit une forte participation des recherches orientées vers le cerveau, qui émargent à la fois aux neurosciences, et aux diverses formes de la modélisation informatique.

Des choix

L’Institut des Sciences Cognitives entend privilégier les formes naturelles de la cognition, celles qui sont produites par les systèmes biologiques et, singulièrement, le cerveau de l’Homme. Ce choix s’explique par le souci de donner à ces recherches un plus grand impact sur des problèmes auxquels les sciences cognitives ont vocation de contribuer : les problèmes de l’accès à la connaissance, du développement cognitif et des dysfonctionnements de la cognition.